jeudi 29 avril 2010

Piraterie sur le Fleuve

AE/Pendant que la MONUC commence à réduire ses forces au Congo au nord de la Province Orientale (sic!), au grand dam de la société civile de la zone qui crie déjà au meurtre qui serait perpétré par les terroristes de la LRA, voici un nouveau cauchemar sécuritaire apparaît sur l’écran radar des autorités: la piraterie sur le Fleuve.

Depuis l’attaque terroriste du dimanche de Pâques à Mbandaka, le Nord est économiquement étranglée: d’abord par le contrôle rigoureux décrété par les autorités provinciales sur le trafic fluvial en amont de la ville de Mbandaka et par un acte de terrorisme inquiétant qui a lieu lundi 19 avril. Selon Radio Okapi, «des bandits armés attaquèrent trois bateaux» ce lundi-là en amont de Makanza.

Selon les victimes, les voleurs ont extorqué des biens de valeur et de l’argent aux passagers de trois bateaux avant de les relâcher quelques heures plus tard. Les bateaux arraisonnés étaient partis de Mbandaka à destination de Kisangani et Akula, en Province orientale. Il s’agit des navires M/B Nyawera, Bilonda et Wozombo.

Les mêmes bandits abattèrent la semaine dernièr un sous-commissaire de la police et son épouse lors d’une incursion dans le village de Bolombo, situé en aval de Makanza sur le fleuve. Ces bandits avaient également emporté des tôles destinées à la construction d’un centre de santé. L’administrateur du territoire de Makanza demandait que les bateaux soient convoyés par des marins.

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Au fait, voilà justement le type d’appui logistique que la MONUC pouvait donner à la Force Navale qui n’a pratiquement aucun patrouilleur sur le Fleuve Congo. Le plus clair du temps les marins de la Force Navale se contentent de s’attrouper aux débarcadères pour s’y adonner à l’activité favorite des forces de sécurité congolaises: les tracasseries des riverains qui sont illégalement taxés ou tout simplement rançonnés!

Eh bien, il semble bien que le gouvernement congolais, réputé pour son manque de proactivité, n’ait pas factorisé cette variable avant de dire à la MONUC d'aller au diable…

Commentaire par Alex Engwete

jeudi 22 avril 2010

Depuis un an, Kabila clôt le bec à radio RFI

JED/Journaliste en danger (JED) a collectée 10 186 signatures pour la reouverture de Radio France Internationale (RFI), qui est suspendu depuis un an dans le pays. JED lança lapétition conformément à l’article 27 de la constitution.

Pendant 45 jours, des Congolais de Kinshasa, de l’intérieur du pays et de la diaspora ont signé sur la page d’accueil du site internet de JED ou sur la version papier des formulaires mis en circulation, une pétition intitulée "Libérez l’info, ouvrez RFI". 10 186 signatures furent collectées sur la pétition, lancée le 23 février 2010 par JED et qui est destinée au président de la République. M. Kabila est garant de la constitution dont l’article 24 consacre le droit de tous à l’information.

JED se félicite de cette mobilisation qui traduit clairement la volonté des populations congolaises à suivre de nouveau les programmes diversifiés de cette radio, la plus écoutée das le pays, selon plusieurs sondages. Les signatures obtenues vont être acheminées à l’office du président de la République.

L'organisation poura défense de la liberté de la presse est persuadée que le président de la république donnera droit au désir ainsi exprimé par des Congolais, d’autant plus que lors d’une interview qu’il a accordée, samedi 13 mars, au journal Le Soft International, et répondant pour la première fois à une question précise sur la fermeture de RFI, Kabila déclara: "Je ne suis pas fâché contre RFI. Ce que je n’aime pas, c’est cette campagne contre notre pays, cet acharnement à toujours nous critiquer comme si rien de bon ne se faisait ici. Le Congo est le premier pays francophone du monde, et RFI est un média francophone. Nous ne pouvons pas accepter cette campagne. Mais rassurez-vous, d’ici peu, les choses vont se normaliser. Nous avons maintenu le contact avec RFI".

Le signal FM de RFI a été interrompu sur décision du gouvernement en mai 2009 à l’est de la RD Congo, et en juillet 2009 sur l’ensemble du pays. Par contre, il est toujours possible, de capturer Radio France Internationale sur ondes courtes. En plus, trois chaînes de la Radio Communautaire Orientale reprennen certaines émissions de RFI sur FM (voir encadré).

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_/ Les stations suivants de la Radio Communautaire Orientale
_/ rediffusent certaines émissions de RFI dans nos régions:
_/ # Buta: 99.9 FM (Radio Rubi)
_/ # Isiro: 99.0 FM (Radio Nava)
_/ # Kisagani: 99.0 FM (Radio Mwangaza)
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Bloquer le signal de la station de radio la plus écoutée reste une bêtise. Surtout dans un monde comme le nôtre. Il y a les ondes courtes. Il y a les satellites. Il y a la rediffusion par nos radio communautaires. Il y a internet. Il semble, que notre gouvernement agit avec des méthodes la première moitié du 20e siècle pour gouverner au 21e siècle.

Les congolais d'aujourd'hui sont un peuple bien informé. Il savent qui ce passe, et ils connaissent leurs droits civils: Le droit de tous à l’information. Et le droit de lancer une pétition. Si notre pays est digne de l'adjectiv qui fait parti de son nom officiel, RFI doit reprendre son service immédiatement.

Si le gouvernement n'est pas d'accord avec les commentaires d'une station de radio (ou d'un journal), il a comme tout le monde le droit de répondre et aussi la possibilité d'améliorer son travail pour qu'il aura moins de critique. Couper le siffle à un jounaliste ou un média sérieux, c'est toujours une erreur. Un pays démocratique vit du débat. Et le débat, c'est aussi la critique.

Commentaire par Esperence Monolo Polele

jeudi 15 avril 2010

Incroyable: Kinshasa nie l'insécurité et le terrorisme au Nord

OKP/Le massacre de Makombo, (Niangara) devient une affaire d'état. L'appel au S.O.S. par l'évêque de Niangara et aussi l'article de Itimbiri ya Sika le 31 décembre l'année passée n'ont pas fait sensation. Seulement un rapport publiée par l’ONG Human Rights Watch le samedi 27 mars continue de susciter des commentaires. La polémique tourne autour du nombre des victimes. Les officiels congolais rejettent le chiffre de 321 morts et refusent de parler de massacre à grande échelle dans cette partie du pays. Par contre, plusieurs sources locales contactées par Radio Okapi sont unanimes. Elles reconnaissent qu’il y a eu bel et bien un massacre à Makombo.

Toutes les sources contactées par la radio indépendante Okapi confirment ce qui est connu déjà depuis décembre et janvier: Des centaines de personnes ont été tuées par les terroristes du groupe LRA en décembre passé. Parmi les témoins, des prêtres catholiques de Niangara, la société civile locale, des rescapés de ce massacre ainsi que des députés provinciaux. Leurs témoignages renseignent qu’en décembre 2009, les terroristes avaient attaqué Makombo ainsi que les localités voisines de Tapili et Mabanga.

Le massacre a commencé un jour du marché dans le village de Makombo et s’est poursuivi dans tous les villages environnants durant quatre jours. D’autres villageois ont même été rattrapés par les assaillants au niveau de la rivière Bomokandi, ont-t-elles ajouté.

Un prêtre rapporte avoir vu plus de cent cinquante corps, hormis ceux qui gisaient dans la brousse. Arrivé à Isiro, le prêtre avait même demandé à l’État et à la Croix-Rouge d’aller aider à l’enterrement des corps. En ce moment là, l'armée n’étaient pas encore déployées sur les lieux.

La société civile locale se dit très émue d’entendre les officiels congolais minorer les chiffres et minimiser ainsi leur drame. Pour elle, l’État cherche à se dérober de sa responsabilité de protéger les personnes et leurs biens des terroristes qui rôdent dans le Nord du Haut-Uele depuis deux ans déjà.

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Incroyable, mais vrai: Le gouvernement congolais nie les centaines de victimes au Nord du Haut-Uele. En même temps, il montre son incompétence par excellence: Pendent que une organisation non-gouvernementale américaine rapporta fin mars (ce que vous avez pu lire déjà ultérieurement dans les colonnes de ce journal) le massacre de Makombo-Tapili des terroristes du mois de décembre passé, le ministre de justice déclare qu'il n'y avait pas de massacre maintenant et que les américains sont des menteurs.

Mais qui parle de maintenant? Tout le monde parle du mois de décembre. Et tout le monde se demande, pourquoi l'armée congolaise n'est toujours pas sur les lieu, car les terroristes y sont déjà depuis plus de deux ans. Même à pied... Et encore tout le monde se demande, ce que fait la fameuse (et ultra chère) MONUC: Son mandant est de protéger la population civile. Et elle et sur place. Elle mange son argent. Elle ferme les yeux. Elle ferme les oreilles. Elle ferme les portes. C'est honteux. Rappelons: La MONUC est une armée internationale, bien formé et très bien équipé. Avec des voitures blindées, des hélicoptères, des armes modernes. Les attaques par contre sont fait par des petits groupes de 20 à 30 personnes. Restons sérieux: Soit la MONUC nous protège selon son mandant international ou elle rentre à la maison.

Résumons: Ni le gouvernement de la république, ni la communauté internationale s'intéressent à nous. Renvoyons la MONUC à la maison et prenons le budget d'elle. La moité pour la Caritas pour son travail avec les réfugiés et les cultivateurs, l'autre moitié pour équiper et former les forces de l'ordre de nos villages. Ceci sera décentralisé et efficace. Malheureusement pour nos pauvres villageois, ceux qui sont ont pouvoir préfèrent se ridiculiser contre une poignée de terroristes, dispersés dans la savane.

Commentaire par Esperence Monoko Polele

jeudi 8 avril 2010

Ango toujours dans l'insécurité

CDC/Au Nord-Ouest du Diocèse d'Ango, dans les zones faisant frontière avec la Centrafrique les les terroristes ougandais de la LRA continuent à perpétrer des attaques meurtrières contre la population.

Si la semaine passé le monde entier c'est retourne pour un instant vers le Haut-Uele ou les terroristes ougandais ont tué en décembre dernier plusieurs centaines de personnes quasiment sous les yeux de la Monuc, la situation reste précaire aussi dans le Bas-Uele. Le vicaire général de Bondo, Mgr Samuel Migido Wandu déclara à Itimbiri ya Sika: «La situation sécuritaire dans le Territoire de Ango, n'a pas évolué. La population y vit toujours dans l'insécurité là où l'armée (FARDC) n'est pas déployées.» Son plaidoyer concerne spécialement le Nord-Ouest du Diocèse, dans les zones faisant frontière avec la Centrafrique. C'est là où les terroristes ougandais de la LRA continuent à perpétrer des attaques meurtrières contre la population.

Écoles fermés, enfants renvoyés
À Digba, les écoles sont fermés pour éviter que les terroristes enlèvent les enfants. L'homme de l'église locale confirme: «L'insécurité alimentaire, sanitaire, la fermeture des écoles (à DIGBA), la précarité des moyens de subsistance, restent de mise dans ce territoire. L'assistance alimentaire, les intrants agricoles et autres sont des besoins qui demeurent jusque là insatisfaits ».

L'insécurité se généralise
En outre, la situation de Baye, aux portes de Bondo (notre photo), accroît l'insécurité maintenant dans tout le Diocèse, relève le message. Pas étonnant alors que devant un tableau si noir, le souhait de Pâques de Mgr Samuel Migido Wandu fut formulé ainsi: «Que la résurrection de notre Seigneur Jésus Christ soit pour nous cette FORCE qui doit sous-tendre toutes nos actions au cours de cette année».
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Oui, une force qui devrait booster les ardeurs des Autorités publiques compétentes et des acteurs humanitaires pour sauver des milliers de vies dans cette autre partie de la Province Orientale, encore victime des attaques des terroristes ougandais de la LRA. «Merci de nous aider à aider nos frères et soeurs en difficultés», conclut le Coordonnateur de Caritas-Développement du diocèse de Bondo, Mgr. Samuel. Maintenant il faut, que le message soit entendu aussi bien à Kinshasa que à Genève et à Washington.

Commentaire par Guy-Marin Kamandji, CDC

jeudi 1 avril 2010

Pásika: fɛ́tí mpé mǐso sika

Dans l’Évangile prévu en cette solennité de Pâques, les différents personnages, à savoir, Marie Madeleine, Jean et Pierre, s’appliquent tous à voir… Chacun voit une réalité particulière du tombeau de Jésus, chacun voit à sa façon, selon ses capacités spirituelles.

De l’extérieur vers l’intérieur

Le premier personnage à entrer en scène, c’est
Marie Madeleine. Celle-ci voit «la pierre enlevée du tombeau» (Jn 20,1). Elle voit de l’extérieur. Le texte grec utilise, à ce propos, le verbe blepô qui peut signifier: regarder, être en mesure de voir. Le regard de Marie Madeleine est brouillé par les ténèbres car, dit le texte, «il faisait encore sombre» (Jn 20,1). Au matin de Pâques, les ténèbres de Vendredi saint (cf. Mt 27,45) ne se sont pas encore totalement dissipées. Aussi, Marie Madeleine voit de l’extérieur, dans les ténèbres. Comme Marie Madeleine, Jean regardera de l’extérieur. Sans entrer dans le tombeau, il se penche (de l’extérieur) et «voit les linges» (Jn 20,5). Comme pour le cas de Marie Madeleine, le texte grec définit ce regard par le verbe blepô. À l’arrivée de Pierre au tombeau, le regard se dirige décidément de l’extérieur vers l’intérieur. L’apôtre entre dans le tombeau et y «voit les linges» (Jn 20,6). C’est finalement un regard de l’intérieur. Le texte grec utilise ici le verbe theôreô qui peut signifier: voir, observer, noter, expérimenter. C’est un regard beaucoup plus profond, avec une visée spirituelle.

Du visible vers l’invisible, du matériel vers le spirituel
En entrant dans le tombeau, Jean nous fait entrer dans une nouvelle dynamique en ce matin de Pâques. Son regard quitte la sphère du visible pour contempler l’invisible. «Il vit et il crut» (Jn 20,8). Dans le texte grec, le regard de Jean est exprimé par le verbe
oraô qui peut signifier : observer, percevoir, comprendre, reconnaître, expérimenter. Le regard de Jean est un donc un regard qui, partant du visible, reconnaît l’invisible. Partant du matériel (les linges gisant à terre), il comprend et reconnaît le spirituel. C’est pourquoi, il a cru.

Construire de l’intérieur
Ce mouvement de l’extérieur vers l’intérieur, et du visible vers l’invisible, résume notre démarche de foi en ce temps de Pâques. Le chrétien est ainsi appelé à valoriser «l’homme intérieur» (2Co 4,16), la vie intérieure, la vie spirituelle. De même, notre société est à construire non seulement de l’extérieur, en érigeant des infrastructures, mais surtout de l’intérieur, en tâchant de promouvoir les valeurs humaines et spirituelles telles que l’amour de Dieu, l’amour du prochain, la justice, l’honnêteté, l’amour du travail bien fait, le patriotisme. Joyeuses Pâques!

par le père Roger Wawa, ssp


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Lisapo lya pásika: Mbula na mbula Bayúda bazalákí kosepela fɛ́tí ya Pásika mpɔ̂ na kokanisa ndéngé Nzámbe abimísáká bankɔ́kɔ na bangó na Ejipte, esíká bazaláká baúmbu. Yésu ayákí na Yerusalémi mpɔ̂ na fɛ́tí ya Pásika; bôngó kaka na mikɔlɔ wâná ndé bakómákí yě. Wango bǎna bakrísto basepelaka fɛ́tí ya Pásika mpɔ̂ na kokanisa kosékwa ya Yésu.