jeudi 29 juillet 2010

Les Chemins de fer des Uele peut-être quand-même privatisés – ou à moitié?

OKP/L’État congolais se dit prêt à céder ses parts dans sept entreprises mixtes. Cette action rentre dans le processus de son désengagement des entreprises, selon le Copirep, le bureau de privatisation. L’État se désengagera en particulier dans la Cimenterie de Lukala et dans la Société de développement forestier, mais aussi dans les Chemins de fer des Uele.

Selon la Copirep, il est prévu, que l’État cède ses parts dans le pétrolier Cobil, dans Congo Chine Telecom, la Cimenterie de Lukala, la Sodefor, Tourhôtels, une société de tourisme et d’hôtellerie. Les plantations et huileries du Congo ainsi que les Chemins de fer des Uele (CFU) sont aussi concernés.

Mais l'État ne cédera pas totalité de ses actions. Peut-être la moitié d’abord dans certaines sociétés, comme il l’a fait avec la cimenterie nationale, affirme une source du Ministère du Portefeuille (photo). Pour la plupart de ces entreprises, l’expression canard boiteux leur colle à la peau depuis plusieurs années, voir des décennies.

La cession d’actions ne déchargerait pas seulement l’État mais lui fournirait quelques millions de dollars. Une structure est déjà créée pour s’occuper de ces fonds. Outre les cessions, le gouvernement entend faire une concession. C’est celle de céder, pour quelques années, la Société Sidérurgique située à Maluku à un partenaire privé pour sa relance.

Beaucoup de syndicalistes contactés estiment qu’un montant important de ces fonds devrait servir à payer les droits des travailleurs : arriérés et décomptes finals des employés dont la plupart attendent la retraite.

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Depuis 18 ans, l'État fait preuve de la non-gèrance des Chemins de fer des Uele (CFU). Pendant deux décennies, aucun salaire fut payé, aucune vice remplacé, aucun sou investi. Ce sont les fait. D'accord: Les cheminots se sont débrouillés; ils ont fait leur mieux avec les recettes des billets et de leur propre main. Mais lÉtat comme propriétaire: rien.

Maintenant par contre, il a recenti le goût de l'argent. On pourrait revendre les CFU à un bon prix, ou au moins une partie; une structure pour acceuillir l'argent est déjà fonctionnel. Pardon? Pendant 18 ans, ils n'arrivent pas à fair rouler un petit train, mais en quelques jours, on peut monter une structure pour acceuilir quelques millions de francs fiscals, c'est à dire des dollars!

Mais franchement, qu'est-ce que le Ministère du Portefeuille veut vendre à des invéstisseur? Quelques rails rouillés, vieux de septante ans et disparus sous la végétation? Les ruines des atéliers pillés d'Aketi? Des ponts éfondrés? Les 20 000 kilomètres de routes des Belges qui, depuis quarante ans n'existe que sur les cartes historiques?

Les CFU sont un château en Espagne, un mythe. Il paraît qu'il avait une fois un train dans les Uele. En 2008, les Nations Unis n'ont pas trouvé un invéstisseur. En 2009 la Copirep non plus. Il n'y a qu'une seule manière, comment les CFU pourraient renaître:
  1. L'État congolais cèdera les CFU pour 1 franc à un invéstisseur sérieux pour au moins 50 ans.
  2. Quelques règles digne du nom veillerons que la population profitera de la reprise aussi bien que l'invéstisseur.
  3. L'État congolais, qui n'a depuis 18 ans jamais payé ni de salaire, ni de contribution pour la caisse de pension, prendra en charge le rentes (de 100 Ff par mois) du personnel actuel, même si quelques-uns travailleront encore quelques années sur la ligne.
Vous diriez, c'est trop facile pour un invéstisseur? Soyons clair: Combien d'européens passent dans nos villages par jour à la recherche d'un invéstissement rentable? La région est au bout du monde, difficile accesible par le train moribond de l'ONATRA et des journées sur le fleuve. Ensuite, l'économie provincal a tellement souffert – et n'oublions pas l'insécurité (LRA, FARDC, etc.).

Un invéstisseur doit invéstir plusieurs dizaines de millions de dollar. Une somme énorme. Pour le transport de quelques sacs de riz ou d'une maman qui va au marché, il gagnera que quelques francs. Il faut quelqu'un qui est courageux et qui a un long souffle. S'il réussira, il sera le héro de la région. En cas d'échèque par contre, il sera oublié avant même son avion a décollé. Est-ce que un tel invéstisseur existe-t-il au fait? Si oui, la Ministère du Portefeuille en personne doit le aceuillir personellement et avec soin; mais l'arnaquer, ça-va, ou bien?

Commentaire par Dieudonné Lolémo Pilipíli

jeudi 22 juillet 2010

Les civils confrontés à des risques accrus_ de viol et de travail forcé par l'armée

OXF/Les civils à l’Est du pays sont confrontés à des risques accrus de viol et de travail forcé du fait des opérations militaires menées avec le soutien de la communauté internationale contre les groupes rebelles, selon une nouvelle enquête publiée ce jeudi 15 juillet 2010 par l’ONG Oxfam.

L’étude à révélé que 60 % des personnes interrogées se sentent moins en sécurité que l’année dernière, alors que les femmes et les garçons sont particulièrement exposés. Cette enquête a couvert différentes zones touchées par l’offensive Amani Leo ("la paix maintenant") - soutenue par le Conseil de Sécurité des Nations unies - contre des groupes rebelles.

75 % des femmes interrogées ont déclaré se sentir plus en danger qu’il y a un an, cette proportion atteignant jusqu’à 99 % dans certaines zones du Sud Kivu au centre des opérations d’Amani Leo. De même, 65 % des garçons interrogés ont indiqué qu’ils se sentent moins en sécurité, cette proportion montant jusqu’à 100% là où les opérations étaient en cours. Les femmes ont dit que le viol avait augmenté dans 20 des 24 communautés étudiées, alors que les garçons ont déclaré que les écoles subissaient régulièrement des raids pour avoir recours à du travail forcé. Dans certaines zones, l’offensive avait engendré des représailles de plus en plus brutales de la part des rebelles.

L'armée aussi responsable
L’armée congolaise a été également identifiée comme l’un des principaux responsables de la violence, 23 communautés sur 24 considérant les soldats comme des menaces pour les civils. Bien que 11 communautés aient mentionné des exemples de soldats protégeant effectivement les populations, que ce soit en conduisant des patrouilles de nuit ou en œuvrant avec succès à la libération de personnes enlevées, une seule communauté n’avait été confrontée à aucune exaction de la part des soldats.

Dans certaines zones, les crimes commis par l’armée étaient si graves - assassinats, torture, incendie de maisons et viol collectif - qu’ils ne pouvaient être différenciés des pires exactions des rebelles. Trois quarts des communautés ont fait état de pillages, les soldats emportant tout depuis l’argent et les téléphones portables jusqu’à la nourriture et au bétail. Une enquête distincte a estimé que 15 barrières érigées sur les routes par l’armée dans cette zone pouvaient prélever jusqu’à 18 000 dollars US chaque mois par extorsion.

Tolérance zéro sans solde?
Malgré la colère suscitée par de telles exactions, de nombreux civils ont jugé que l’armée congolaise vit dans des conditions pitoyables, souvent déployée sans rations, avec des soldes payées de façon irrégulière ou volées par les officiers. "C’est honteux pour un soldat de l’armée nationale de devoir mendier, alors ils volent à la place", a déclaré l’une des personnes interrogées. Toutes les communautés ont affirmé que si les soldats étaient payés à temps, cela améliorerait la sécurité des civils. Le gouvernement congolais a annoncé la mise en œuvre d’une politique de "tolérance zéro" pour toute exaction commise par ses troupes en juillet 2010, mais, comme le révèle cette enquête, les gens considèrent qu’une grande impunité persiste et qu’il n’y a toujours pas un système de justice ou de réparations effectif.

Écoles menacées
Cette offensive a également des conséquences désastreuses sur la jeunesse locale et son éducation. L’enquête a établi que certains éléments de l’armée ciblaient régulièrement les écoles afin d’y trouver des garçons pour qu’ils portent leurs biens. Des classes ont été suspendues et des écoles ont dû se réinstaller ailleurs afin de réduire les risques auxquels sont exposés les élèves. Nombre de ceux qui ont essayé de résister ont été battus, voire tués. Des garçons interrogés ont indiqué qu’ils étaient également souvent accusés d’être des miliciens, le simple fait de porter un tatouage suffisant à ce qu’un jeune homme soit passé à tabac, arrêté ou même assassiné car suspectés d’être un rebelle.

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Les opérations militaires ont un effet dévastateur sur les communautés congolaises, qui sont attaquées de toutes parts. L’armée est censée protéger les gens, mais tant qu’une véritable réforme en profondeur de toute l’armée ne sera pas mise en œuvre, cette offensive continuera de faire peser des risques bien trop élevés sur les communautés. Déployer des troupes sans solde ni ration garantit presque automatiquement que des abus contre les civils seront perpétrés ; laisser passer sous silence les crimes de certains soldats ne fait qu’encourager d’autres à en commettre davantage. Il est clair que les personnes affectées par ces exactions appellent de leurs vœux une réforme de l’armée.

Le Conseil de Sécurité doit respecter sa parole. La France, qui y pilote le dossier congolais, doit notamment s’assurer que toute réduction future des effectifs de maintien de la paix sera décidée en fonction de la situation sécuritaire sur le terrain, des souhaits des communautés congolaises au niveau local, ainsi que de la capacité de l’armée congolaise à protéger sa propre population civile

Commentaire par Marcel Stoessel et Nicolas Vercken

jeudi 15 juillet 2010

Bisengimana, le nouveau patron de la police nationale commanda des massacres

AEW/L’une des conséquences de l’assassinat de Floribert Chebeya, c’est la suspension du patron de la police congolaise, John Numbi, et la promotion de son adjoint, le Général Charles Bisengimana. Bisengimana fit partie de l’AFDL de Laurent Kabila. Lors de la rupture entre le Mzee et ses alliés rwandais, Bisengimana joignit le RCD. Il fut promu général en 2003 au début de la Transition.

Dans un pays idéal, civilisé et dont les «résidents de la république» sont informés de leur histoire et font un travail permanent de la mémoire, cette nomination de Charles Bisengimana aurait soulevé des cris d’orfraie, des manifestations et des appels pour l’annuler. Et pour cause…

L’organisme canadien Droits et Démocratie (le Centre international des droits de la personne et du développement démocratique) avait publié en janvier 1999 le rapport titré «Commission internationale non-gouvernementale sur les violations massives des droits humains en République Démocratique du Congo (ex-Zaïre) 1996-1997». Le rapport est exhaustif et prend en compte tous les protagonistes impliqués dans la guerre qui ravagea le Zaïre dans la foulée du Génocide rwandais.

19 crimes effroyables sont identifiés par la commission d’enquête canadienne; et le Général Charles Bisengimana avait personnellement commis plusieurs de ces crimes:

  1. «meurtres, assassinats, tueries, noyades
  2. incendies de villages et de récoltes, destructions matérielles
  3. torture et traitements inhumains, mutilations
  4. viols
  5. disparitions
  6. pillages systématiques
  7. obstructions à l'aide humanitaire
  8. incitation à la haine
  9. vol de bétail et de biens
  10. prise d'otages
  11. enlèvement d'enfants et de malades
  12. recrutements d'enfants mineurs
  13. non-assistance à peuple en danger
  14. arrestations et détentions arbitraires
  15. condamnation et exécutions sans recours à un tribunal légalement constitué
  16. crime d'agression
  17. expulsion forcée des Tutsi (Masisi, Kinshasa, Katanga, Kisangani)
  18. rapatriement forcé des réfugiés
  19. persécution pour des motifs raciaux, ethniques ou politiques.»

L’enquête identifie également des des «personnes qui auraient réellement commandé des opérations ou auraient été identifiés par des témoins oculaires dans les lieux où des massacres auraient été perpétrés». Le rapport précise: «la Commission non-gouvernementale a procédé par une enquête sur le terrain en janvier et février 1998 pour vérifier certains témoignages déjà rapportés dans les rapports d'organisations non-gouvernementales […] et recueillir des informations sur l'identité des auteurs soupçonnés des massacres. Elle s'est efforcée dans la mesure du possible, sur la base de descriptions physiques des témoins oculaires interrogés, à déterminer qui étaient les commandants militaires sur le terrain au moment des massacres et quels civils jouaient un rôle particulier».

Le rapport recommande qu’une «enquête judiciaire» criminelle pour «crimes de guerre», «crimes contre l’humanité» ou «actes de génocides» soit ouverte à charge du «suspect de première qualité» qui vient d’être promu patron de la Police Nationale Congolaise, le Général Charles Bisengimana. La Commission identifie 7 sites des massacres dans le seul Nord-Kivu, où le Général Charles Bisengimana est placé sur le site des massacres numéro 7, dans la localité de Mugunga. M. Bisengimana ne voulait pas se prononcer sur ces accusations devant la presse.

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Une question devrait donc se poser avec urgence aux autorités congolaises et au Raïs en particulier: faut-il remplacer, à la tête de la police nationale, des meurtriers présumés par des criminels de guerre?

À tout prendre, chaque jour, que dis-je, chaque minute, chaque seconde que le sanguinaire qui a nom Charles Bisengimana passe comme patron de la Police Nationale Congolaise signifie le règne de l’impunité effrénée et constitue une moquerie du slogan «Tolérance Zéro».

Commentaire par Alex Engwete

jeudi 8 juillet 2010

Les chefs coutumiers appellent à l’autodéfense

Les terroristes LRA ont fait de nouvelles incursions des dans le territoire de Dungu (Haut-Uele). Face à cette situation, plusieurs chefs coutumiers sensibilisent présentement leurs populations à vivre regroupées pour contrecarrer les exactions des terroristes.

Les récentes attaques de la LRA eurent lieu samedi il y a dix jours. D’abord à Ngagalanadabio, deux sacs de riz non décortiqués, de la volaille et des habits furent pillés. Cette incursion fut perpétrés par 5 éléments LRA au moment où le village pleurait un des ses fils décédé, indique le président de la société civile de Dungu.

Ensuite, une autre incursion fut signalée au poste d’État de Ngilima. Les assaillants ont emporté quelques bêtes dans la brousse.

Quelques jours auparavant, la LRA stoppa un convoi de 10 commerçants à Nangume sur la route Dungu-Faradje. Des caisses de bière, des sacs de farine et des vélos furent emportés dans la brousse. Enfin, le dernier dimanche de juin, la LRA tua deux personnes à Gongolo, avant de se retirer dans la forêt, emportant vivres et des vêtements, produits du pillage.

Face à cette situation, les chefs coutumiers invitent les ménages éloignés les uns des autres à venir construire et habiter dans des lieux de grand regroupement pour bien combattre l’ennemi (Ndlr: la LRA).

jeudi 1 juillet 2010

«La décentralisation, c’est urgent et non négociable.»

OKP/L’ancien vice-président de la RDC et président du Rassemblement congolais pour la démocratie Azarias Ruberwa s’exprime sur la gestion actuelle du pays. Il évalue la situation sécuritaire de la RDC 50 ans après son indépendance. Le processus de décentralisation se trouve aussi au cœur de cet entretien.

La population doit se mobiliser pour obtenir la sécurité et la décentralisation. C’est ce qu’a déclaré Azarias Ruberwa, président du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), dans une interview exclusive accordée à Radio Okapi. Pour l’ancien vice-président de la République, il y a manque de volonté politique dans le chef des dirigeants à Kinshasa pour rendre effectives la décentralisation et la retenue des 40% des recettes produites par les provinces à la source.

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La décentralisation, c’est urgent et ce n’est pas négociable. Je pense qu’il faut éviter les faux-fuyants. La prospérité de cette nation passe par une forte décentralisation, à défaut du fédéralisme. Si nous avons pas des leaders qui se décident, en disant, le développement de cette nation continent passe par tel mode de gestion que nous avons convenue ensemble, alors, nous allons retarder le développement. Regardez ce qui se passe autour de nous, c’est l’extrême pauvreté. Le pays va mal à l’éveille du cinquantenaire. Il est temps que les dirigeants à Kinshasa comprennent que l’argent du Congo appartient aux provinces également.
Commenataire par Azarias Ruberwa