jeudi 3 février 2011

Trop, c'est trop: Trois jours de ville morte - appelle d'urgence au gouvernement

dia/cdc/slm/La population du Haut-Uele lève le ton et appelle le gouvernement à prendre ses responsabilités contre les exactions commises par les térroristes de la LRA dans cette partie de la Province Orientale.

Après l’assassinat de la sœur augustine Jeanne Yengane, le 15 janvier dernier entre Limoli et Kana, non loin de Ngilima, à 37 km de Bangadi, les forces vives de la population d’Isiro se sont réunies le 21 janvier 2011 dans la grande salle paroissiale Notre Dame de Tely pour «alerter le gouvernement congolais sur les exactions de la LRA».

Ras-le-bol du peuple
Présidée par le Vicaire épiscopal d’Isiro-Niangara, Mgr Dieudonné Abakuba, cette rencontre a réuni 53 participants dont tous les curés des paroisses de la ville, les représentants des différentes associations de la société civile et de quelques ONG. A l’issu de cette rencontre, les participants ont proposé de mener quelques actions concrètes pour exprimer leur ras-le-bol face à la présence des éléments de la LRA au Congo. En signe de deuil pour toutes les victimes de la LRA, les participants ont appelé à trois journées ville morte, pas seulement dans la ville d'Isiro, mais partout dans les 4 diocèses de Bondo, Dungu, Isiro-Niangara et Wamba, tous touchés par le térreur de la LRA. Le Commissaire du Haut-Uele a essayé en vain d’obtenir de la Société Civile l’annulation de cette opération Ville Morte.

Les activités étaient totalement paralysées du mercredi, 26 au vendredi 28 janvier, notamment dans les villes de Niangara, Bondo, Wamba, Dungu et à Isiro, chef lieu du Haut Uele, pour manifester leur indignation contre l'insécurité et dénoncer le silence des autorités tant militaires qu'administratives.

Briser le silence gouvernemental
«Le mot d'ordre a été respecté à 80% à Niangara, la ville la plus affectées par des exactions de la LRA», a indiqué Monseigneur Abakuba à Itimbiri ya Sika. Selon l’administrateur du territoire, les écoles et les boutiques sont restées fermées. Le marché, les pharmacies et les centres de santé, en revanche, ont été opérationnels avec un service minimal. Un culte d'action de grâce fut célébré dimanche en mémoire des victimes de la barbarie de la LRA.

Parmi les actions, les participants envisagent entre autres, adresser une lettre ouverte au Président de la République et organiser ce mois de février un Forum social du Bassin de l’Uele. Les autres propositions à finaliser concernent le départ de la MONUC/MONUSCO et le refus de payer les taxes.

Refusera l'Église de payer les impôts?
On rappelle que Human Rights Watch avait accusé dans un rapport cette rébellion d'avoir massacré 321 civils en 4 jours à la mi-décembre 2009 à Niangara (c.f. Itimbiri ya Sika o 31 dɛsɛ́mbɛ 2009). L'assassinat de la sœur Jeanne Yengane avait eu lieu le samedi 15 janvier vers 13h (c.f. Itimbiri ya Sika o 20 yanwáli 2011).

Les tueries et les mutilations font partie de la stratégie de terreur de la LRA visant à dissuader les survivants de coopérer avec l'armée ainsi que pour s'assurer du silence de la population, selon l'institut d'analyse des conflits International Crisis Group.

par Guy-Marin Kamandji avec Mustafa Dia

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