jeudi 31 mai 2012

5000 chassées pour exploiter de l'or

Martin Jones, vice-président de Banro, qui déplace
sans pitié 5000 dans le désert sans eau potable.
Fides/Plus de 5100 personnes sont chassées de leurs terres pour exploiter de l’or à Twangiza.

C'est Néhémie Bahizire qui apporte la mauvaise nouvelle. Il raconte: «Le tissus social d’un peuple qui vivait jusqu’ici en paix et dans la solidarité réciproque est compromis: ses membres sont devenus ennemis les uns des autres et ce uniquement parce qu’une société canadienne à la recherche d’or est venue s’établir sur leur terre,»

850 familles laissées sans eau
L’entreprise canadien Banro corporation a commencé d’abord par chasser tous les 450 exploitants artisanaux miniers, qui vivaient de ce travail. Ayant une concession pour la mine, ceci est juste du point de vu juridique. Par contre après, Banro a chassé ou délocalisé la population qui vivait depuis qu’elle existe sur cette terre dans laquelle se trouve l’or. Il s'agit de 850 familles avec environs 5100 membres qui ont été chassées de leurs propriétés terriennes. En guise de dédommagement des populations expropriées, Banro Corporation a construit sur un autre site des maisonnettes en briques non cuites de 20m2 chacune par famille délocalisée», affirme notre correspondant.

Les nouvelles maisons sont cependant «construites sur un site impropre à l’habitation, à une altitude très élevée sur la montagne. Le climat y est hostile à cette population qui vivait à basse altitude. Pour avoir de l’eau, les femmes doivent faire face au calvaire de descendre et remonter des kilomètres au moins deux fois par jour. Enfin, à moins d’une année, ces maisonnettes menacent de s’écrouler, car présentant des fissures dans les murs. Quant à la terre à cultiver, chaque famille se contentera d’exploiter un jardin potager dans la parcelle où sera bâtie sa maisonnette, et pour le reste, elle n’a qu’à se débrouiller.»

Absence du chef traditionnel
Au plan social, se sont créées des divisions et des tensions au sein de la population locale parce que « La Mwamikazi (mère du chef traditionnel, qui assume l’intérim de son fils encore aux études en Grande Bretagne) est en connivence (comme d’ailleurs les autorités tant politico-administratives, policières que militaires) avec l’entreprise Banro. Une partie de la population soutient la Mwamikazi et une autre est contre elle, l’accusant de complicité avec l’entreprise Banro pour ravir leur terre,» raconte Néhémie Bahizire.

Il dénonce en outre les discriminations que subissent les travailleurs locaux par rapport aux dirigeants d’origine étrangère et le non respect des normes environnementales: «La population de Twangiza pense avec raison qu’après épuisement de l’or Banro démontera son usine et s’en ira ailleurs, après avoir détruit faune, flore, rivière et montagne avec toute la biodiversité. Que restera-t-il à cette population?» conclut-il.
par L.M.

jeudi 24 mai 2012

Deux millions de déplacés pendant la paix

Rebelle et officier kabiliste
Fides/Un quart de million de déplacés seulement en cette année 2012 dans la seule province du Nord Kivu. C'est le bilan qui nous parvient des missionnaires xavériens de là-bas.

Le Père Loris Cattani, missionnaire xavérien écrit qu' au au cours du premier trimestre 2012 le nombre des évacués a augmenté de 241 000 personnes dans le seul Nord Kivu. Cet animateur du Réseau Paix pour le Congo ne compte même pas les déplacés des autres provinces pour arriver à ce chiffre choquant – pourtant dans un temps où la guerre est déclaré terminé depuis de longes années déjà. La population est contrainte à fuir les violences commises par des centaines de militaires ayant déserté les rangs de l’armée régulière. Dans l'ensemble du pays, le nombre de réfugiés internes dépasse les 2 millions de personnes selon l’ONU.

Général cherché pour crimes contre l’humanité
Ces déserteurs sont d’anciens membres du Congrès national pour la Défense du Peuple (CNDP) qui ont été intégré à l’armée congolaise il y a trois ans sur la base des accords de paix, mais qui sont restés sous les ordres du Général Bosco Ntaganda. Ntaganda est recherché par la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité.

Le Réseau Paix pour le Congo de l'Èglise catholique avait dénoncé les violences commises par les déserteurs dans le Kivu déjà plusieures fois et les dépêches ont été distibué par l'agence Fides de Rome dans le monde entier, mais rien ne s'est amélioré. Pire, jusqu’à présent, la situation c'est agravé: le Père Cattani affirme qu'au Sud Kivu, il semble que la défection massive de militaires ait pris fin. Certains déserteurs ont regagné entre temps les rangs de l’armée régulière alors que des commandants qui avaient incité à la rébellion ont été arrêtés. Le colonel Bernard Byamungu (CNDP) s'est rendu à l'armée congolaise à Kaziba, avec le colonel Nsabimana (PARECO) et 125 soldats. Colonel Innocent Gafisha (CNDP), avait déjà remis. Toutefois, le colonel Saddam «Ringo» et le lieutenant-colonel zaïrois (alias Eric Ngabo), se sont enfuis dans la brousse après s'être rendus à l'armée.

Hypothèses et rumeurs
Selon le Père Cattani, la différence de situation existant entre le Nord et le Sud Kivu dérive du fait que Bosco Ntaganda a son bastion à Bunyole territoire de Masisi (NK). Le dit père nous écrit: «Je ne sais pas bien pourquoi tout cela arrive mais je peux avancer des hypothèses – poursuit le missionnaire. Il existe sûrement une réaction de la part des militaires issus des rangs du CNDP à l’augmentation de la pression internationale sur le gouvernement de Kinshasa afin qu’il livre Bosco Ntaganda à la Cour pénale internationale.» Selon les dernières informations, les deux régiments de  colonel Innocent Zimurinda, de colonel Mugisha Muhimuzi, et la commande du secteur du colonel Baudouin Ngaruye Zimurinda ont été bloqué et plus de 900 ont rejoint les troupes loyalistes à Nyanzale au territoire de Rutshuru (NK). Les estimations des troupes restantes Bosco dans la gamme de Masisi entre 400 et 600.

«On ne peut pas non plus exclure une tentative de la part du CNDP, qui s’est transformé en parti politique, d’intimider la population du territoire de Masisi en vue des élections parlementaires qui devraient se tenir dans deux mois. Mais il s’agit seulement d’une hypothèse personnelle» conclut le Père Cattani. Dans le territoire de Masisi, les élections législatives ont été annulées suite aux désordres qui y étaient intervenus et pour l’heure, le CNDP ne dispose d’aucun député au Parlement.


Sud-Kivu pacifié par le Rwanda
Le gouvernement du Rwanda voisin a joué un rôle clé dans la stabilisation de la situation. Selon plusieurs sources diplomatique, début avril des officiers ex-CNDP ont été invités à travers la frontière à une réunion avec les autorités rwandaises. Il paraît qu'une commission disciplinaire  a été mis en place par le gouvernement pour tenter de mutins. Sauf, celle-ci semble d'être composée presque entièrement d'officiers rwandophones Cette commission qui entendra les cas un par un est actuellement assis à Goma (NK). Même s'il est bien qu'une force met de l'ordre, on se demande, pourquoi c'est toujours le petite Rwanda qu'y arrive, pendant que le grand géant Congo échoue – sur son propre territoire.


par L.M. 

jeudi 17 mai 2012

Terroriste capturé – la paix n'est pas encore de retour

Terroriste capturé par l'Uganda
IYS/L'armée ougandaise vient d'annoncer la capture du numéro 4 des terroristes de la soit-disant Armée de résistance du seigneur, la LRA: Caesar Acellam. 

Le général des terroristes LRA, Caesar Acellam, arrêté le 12 mai sur le territoire centrafricain, ne fait pas partie des personnes recherchées par la Cour pénale internationale (CPI). D’où des interrogations sur le sort judiciaire qui lui sera réservé. Alors qu’un mandat d’arrêt international a été lancé par la CPI contre le terroriste en chef, Joseph Kony et ses lieutenants, Vincent Otti, Okot Odhiambo et Dominic Ongwen, ce n’est pas la même situation pour Caesar Acellam qui vient d’être capturé.

 «M. Acellam n’est pas recherché en vertu d’un mandat d’arrêt délivré par la Cour pénale internationale; par conséquent nous ne pouvons pas commenter la question de son arrestation», a répondu Fadi El Abdallah, porte-parole et chef de l’unité des affaires publiques de la CPI, joint par Itimbiri ya Sika ce matin. Interrogé sur une quelconque entente avec l’Union africaine pour suivre le dossier, Fadi El Abdallah a répondu que «les accords sur le transfert des personnes poursuivies s’établissent avec les Etats, et non avec l’Union Africaine».

Il a rappelé que tout Etat partie au Statut de Rome, a l’obligation juridique de remettre à la Cour, toute personne recherchée par la CPI. Mais ce n’est pas le cas pour Caesar Acellam considéré comme un des piliers de la LRA. Caesar Acellam a été arrêté le samedi 12 mai par l’armée ougandaise à 45 kilomètres de la ville de Mboki, dans l’est de la République centrafricaine. Depuis dimanche, cet officier rebelle âgé de 49 ans a été transféré à la base de la force régionale de l’Union africaine, à Nzala au Sud-Soudan.
par Esperence Monoko Polele

jeudi 10 mai 2012

Okapi lève la voix au service de la paix et des droits

10 ans Radio Okapi
Fides/Chez nous, très souvent, la radio est utilisée comme une arme de guerre. Depuis dix ans Radio Okapi va à contre-courant, en se mettant au service de la paix. Créée par les Nations unies et par la fondation suisse Hirondelle voici près de dix ans, elle parcourt jour et nuit les provinces, pour raconter la réalité d’une société marquée par la guerre. 

Il s’agit d’une voix des sans voix, désireuse que ces derniers soient écoutés et qu’ils puissent dénoncer à haute voix les abus dont ils sont victimes. Bien que la guerre soit officiellement achevée, les groupes armés continuent à circuler librement dans l’est. Chaque jour, on enregistre une attaque, des incursions dans les villages qui obligent les habitants à abandonner leurs habitations et à chercher refuge en ville. Des familles de 15, 18 ou 20 personnes vivent dans de petites cabanes délabrées. La tragédie de la population est due à ses ressources naturelles. Derrière elle, se trouvent des multinationales et des responsables puissants du monde entier.

Deux journalistes assassinés
Souvent, les organisations des droits humains dénoncent le trafic illicite de minerais aux dépens de la population locale. En 2002, les Nations unies ont publié un rapport dans lequel elles dénonçaient l’incursion dans le pays de pays voisins, avec la complicité de 85 multinationales. La bataille que mènent chaque jour les journalistes de cette radio est continuellement contrariée par des menaces de mort. Deux journalistes de Bukavu ont récemment été assassinés.
par A. P.

jeudi 3 mai 2012

Trois villages sinistrés

Aidez les sinistrés
Dingila/Un feu de brousse dans le contexte d’une exceptionnelle saison sèche a ravagé les cases de près d’une centaine de familles près de Dingila, dans le Territoire de Bambesa. Celles-ci ont perdu tous leurs biens et provisions. 

La Caritas paroissiale de Dingila plaide pour une aide d’urgence à ces familles sans abris. Selon Monsieur l’Abbé Gérard Mbula, Curé et responsable de la Caritas de la paroisse de Dingila, 32 ménages ont été touchés à Bambule, 24 à Bopangala et 15 sur l’axe Makambi, situés respectivement à 25, 32 et 22 km de Dingila. Le feu, parti des champs, avait vite gagné les villages dont les cases sont très rapprochées. Certains villageois ont même perdu de biens précieux comme des vélos.

L'Église manque de moyens pour aider
Après avoir remis aux familles sinistrées des semences et quelques outils aratoires qui lui restaient, la Caritas paroissiale de Dingila lance un appel pressant aux hommes de bonne volonté, aux autorités et aux organismes compétents pour une intervention humanitaire appropriée. «Ces familles sont totalement démunies. Elles ont tout perdu à cause de cet incendie. Depuis trois semaines, elles passent péniblement la nuit à la belle étoile, épreuve qui aggrave leur situation déjà précaire, avec le retour de la pluie, et surtout pour les enfants», a indiqué l’Abbé Gérard Mbula. Il a exprimé les besoins de ces sinistrés en termes des biens non alimentaires: bâches, couvertures, vêtements, utensiles de cuisine, etc. Toute personne pouvant aider est invité de contacter directement la paroisse de Dingila au 081 489 82 26.
par  Guy-Marin Kamandji