jeudi 29 novembre 2012

Un an après les éléctions:
les preuves de la fraude

Bulletins de votes brûlés,
bureau de vote à Mayi-Mayi
Cela fait exactement une année depuis que les Congolais s’étaient rendus massivement aux urnes pour élire leurs nouveaux dirigeants, bravant même la pluie. Décidés à apporter un changement à tous les niveaux, les électeurs n’ont pas hésité de se passer des consignes pour contourner les manoeuvres des ennemis de la démocratie, à travers des méssages téléphoniques, relayés par la suite de la bouche à l’oreille. Par exemple, chacun devait cocher sur le bulletin de vote avec son propre stylo. En plus, il fallait rester devant les bureaux de vote jusqu’au dépouillement et â l’affichage des résultats. Toutes ces consignes avaient été respectées. Plus vigilante que jamais, la population a monté sa propre sécurité pour empêcher aux tricheurs de verser leurs bulletins pré cochés dans différents centres de vote. Ainsi, plusieurs candidats qui s’étaient livrés à cette aventure antidémocratique ont été capturés en flagrant délit de tricherie, certains tabassés, d’autres encore lynchés, tel que signalé dans certaines provinces dont le Kasaï Oriental.

Malheureusement, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) avait déjà ses lauréats en poche. C’est pourquoi à la publication des résultats, c’était la consternation dans toutes les provinces. Personne ne pouvait manifester sa déception, vu les dispositions militaires prises à travers les artères principales de la province Kinshasa et d’autres grandes agglomérations en province.

Quelques mois seulement après ces scrutins, c’est la guerre qui a éclaté, signe que les résultats publiés par la CENI n’ont pas respecté la vérité des urnes. Au lieu de consolider l’unité du pays, ces élections ont au contraire divisé les Congolais. Minimisée au départ, la rébellion du CNDP, débaptisée M23, prend aujourd’hui des proportions inquiétantes. Les Forces armées de la RDC sont incapables de déloger ces rebelles des territoires qu’ils occupent depuis des mois. Parmi leurs revendications, figure entre autres la vérité des urnes. La Majorité présidentielle (MP) a fini par donner raison à l’Opposition qui a toujours soutenu et démontré que les élections du 28 novembre 2011 n’ont été conformes ni à la vérité, ni à la justice. Pour preuve, la MP est d’accord pour la mise à l’écart du bureau de cette institution conduite par un pasteur.

Une année après ces élections de la honte, les Congolais ont reculé dans bien de domaines. Les violences ont repris de plus belle dans l’Est et le Nord où des innocents meurent chaque jour, de nombreuses familles soumises à l’errance, bref, une catastrophe humanitaire. Plusieurs soldats loyalistes ont fait défection des FARDC, une rébellion créée au Kasaï Oriental par John Tshibangu, des opposants traqués, arrêtés, enlevés, les droits de l’homme bafoués. C’est dans cet univers horrible que les élections de Ngoy Mulunda ont conduit les Congolais.

Commentaire par Lefils Matady

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